L’empreinte environnementale de l’IA: un sujet trop souvent sous-estimé
L’IA sous tension : énergie, matières premières, déchets… à quel prix ?
L’intelligence artificielle est en train de transformer nos usages, nos métiers, nos industries. Mais derrière la promesse d’innovation et de productivité, se cache un coût environnemental considérable. À mesure que les modèles deviennent plus puissants, les ressources nécessaires à leur développement explosent.
Chez aiko, nous sommes convaincus que l’IA doit être pensée en tenant compte de son empreinte matérielle et énergétique. Voici un état des lieux clair des impacts environnementaux liés à l’essor actuel de l’IA.
1. Former un modèle d’IA consomme autant qu’une ville
Entraîner un modèle comme GPT-4 nécessite environ 50 GWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 4 600 foyers américains.
Et ce n’est que le début : chaque requête utilisateur sur des modèles comme GPT-4o consomme autant qu’une recherche Google, mais cette multiplication à l’échelle mondiale pourrait faire bondir la demande énergétique de 10 TWh par an — soit celle de 1,5 million de citoyens européens.
La généralisation de l’IA dans les usages quotidiens va mécaniquement faire grimper cette consommation.
2. Derrière l’IA, des matériaux rares et des impacts durables
L’IA, ce n’est pas qu’un algorithme. Ce sont aussi des milliers, voire des millions de GPU hautement spécialisés, regroupés dans des centres de données gigantesques.
🔍 Pour construire un ordinateur de 2 kg, il faut en moyenne 800 kg de matières premières. Pour un supercalculateur, les chiffres explosent.
Ces machines nécessitent des métaux rares (or, cuivre, platine, silicium, nickel…), extraits dans des conditions souvent destructrices pour les écosystèmes :
émissions de CO₂,
déforestation,
pollutions durables des sols et des eaux,
risques liés aux mines abandonnées.
3. Une soif d’eau méconnue
Les centres de données consomment aussi des quantités massives d’eau pour leur refroidissement. Exemple : en 2021, les data centers de Google à Dalles (Oregon) ont utilisé 355 millions de gallons d’eau, soit plus du quart de la consommation annuelle de toute la ville.
🔬 Selon une étude menée par Virginia Tech, les centres de données sont désormais parmi les 10 industries les plus consommatrices d’eau aux États-Unis. Et cette soif ne va qu’augmenter avec la montée en puissance de l’IA.
4. Plus d’IA = plus de déchets électroniques
L’adoption accélérée de l’IA pousse les utilisateurs à renouveler leurs appareils plus vite.
Smartphones, ordinateurs et autres terminaux “non compatibles IA” deviennent obsolètes avant l’heure.
📱 Exemple : le lancement de la gamme iPhone 16 (avec puce IA) a surpassé les ventes de l’iPhone 15 en quelques semaines.
Résultat : une montée des cycles de remplacement et une augmentation des déchets électroniques, dont une part importante finit encore en décharge.
5. L’IA peut aussi devenir un outil pour l’environnement… à certaines conditions
Oui, l’IA peut aider à :
optimiser les chaînes logistiques,
prédire la consommation énergétique,
améliorer les procédés de recyclage industriel,
réduire les émissions dans certains secteurs (mines, production, transport).
Mais cela ne se fera ni automatiquement, ni sans régulation.
⚠️ L’IA peut aussi générer des effets pervers :
favoriser l’usage de la voiture individuelle (voiture autonome),
renforcer les biais cognitifs face au changement climatique,
accélérer la désinformation environnementale.
Conclusion : l’innovation ne doit pas se faire au détriment du vivant
L’IA représente un levier extraordinaire de transformation. Mais sa montée en puissance doit être encadrée, mesurée, et pensée en cohérence avec les limites de notre planète.
👉 Il est urgent de mettre en place :
des normes d’éco-conception,
une exigence de transparence sur les ressources utilisées,
des stratégies de sobriété numérique à l’échelle des organisations,
et des arbitrages clairs sur les usages à forte valeur ajoutée… ou non.
Chez aiko, nous croyons à une IA utile, responsable et soutenable. Loin des discours abstraits, nous accompagnons les entreprises vers des choix à la fois technologiques et éthiques.
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